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■232
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REGISTRES DU BUREAU
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[i575]
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1575.
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CCCCXXI. —- [Deuxiesmes Lettres de Loys de Bourbon pour le siege de Luzignan.]
Reçues après le 3 janvier 157». (Fol. 35g r°.)
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Du camp devant Luzignan, 3 janvier.
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et particullierement de moy, car c'estoit ung fort brave et vaillant gentilhomme'-'.
" J'eusse Ie landemain faict continuer ledict assault, sans la crainte que j'avois que les pouldres faillissent du tout, comme ai la verité elles eussent faict, car il ne nous en restoit qu'envyron quatre milliers. Depuis j'en ai envoyé chercher par toutes les villes et places d'icy, au tour de vingt lieues à la ronde, et mesmes ay faict amener ce qu'il y en avoit es chas-leaulxde Champigny'3' et Mirebeau'4' : neantmoings, tout cela n'en a peu fere qu'environ aultant. Et pour ce que je veult poinct recommancer un effort contre laditte place, que je ne soys asseuré de l'emporter du tout, comme il y en a grande apparence, estans nos gens logez dedans les faulces brayes dudict chasteau et es fossez de la ville, où je fays ce pendant user de mynes, sappes et de toute aultre induslrye qu'il est possible pour facilliter ung peu les advenues des piecepices, qui se sont trouvez à l'endroict des bresches et ont empesché noz gens d'y entrer, plus que la resistance de ceulx de dedans : j'ay avisé de despescher ce porteur exprès par devers vous, pour "vous prier, comnieje fays, Messieurs,-de m'envoyer en toute la plus extreme dilligence que fere ce pourra, les vingt huict milliers de pouldres qui sont, ainsi qu'on m'a dict, venues de Pycardie pour l'effect de ceste guerre ; car encores qu'ilz ne soient tous employez à la reduction de ceste place, ilz seront bien necessaires, veoyre plus grand nombre, pour celles des villes et places occupées jiar les re-
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Messieurs,
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"Ayant assemblé jusques à soixante milliers de pouldres, tant de celles qui m'ont esté dernierement envoyées de Paris, que de ce que j'en ai peu recouvrer de mon gouvernement de Bretaigne, je feys le xxmme de ce moys commancer une batterye generalle tant contre la ville que contre le chasteau de ceste place, et icelle continuer depuis ledict jour au matin jusques au lendemain, veille de Noel, à deux heures après midy, que je feys donner l'assaull par trois endroictz et l'escallade par ung autre(1'.
"Mais pour l'extreme forteresse de laditte \ille, qui est toute faitte en precepice et inaccessible de nature, il ne feust possible, quelque bon voulloir que feissent noz soldatz, de gangnier synon le rave-lyn dudict chasteau appellé les Vacheries; lequel, encores qu'il feust deffendu par vingt gentilzhommes et envyron soixante soldatz, ce neantmoings feut forcé et eulx tous taillez en pieces, excepté trois ou quatre qui se sauvèrent, dont le cbef, nommé le cappitaine Luche, est depuis mort d'ung coup de picqué qu'il y receut, et environ aultant pris prisonniers, entre lesquelz sont le sr de Cerey ayant un jarret couppé, et le jeune Montfermier. "Mais monsieur de Lusse, qui feist ceste execution, y fut attainct de deux harquebouzades au défault de sa cuyrasse à l'endroict du petit ventre, dont il decedda vingt-quatre heures après, au grand regret d'ung chascun,
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'!' Pour plus do détails sur le siège et la prise de la forteresse de Luzignan, ou peut consulter spécialement, outre les chroniques contemporaines, les deux relations suivantes : Discours des choses les plus remarcables avenues par chacun jour durant le siege de Lusigneu, en l'an i5-]â (s. 1.), 1575. — Les efforts el assauts Eaicts (sic) et donnez à Luzignan, la vigile de Noel, par Monsieur le duc de Montpensier prince el pair de France (s. I.), 1575, in-8°. — Cf. aussi la note 1 de la page 215.
m "Monsieur de Lusse- : Charles, comte souverain de Lusse en basse Navarre, avait épousé Claude de Saint-Gelais, dame de Pressy, (ille de Louis de Saint-Gelais, baron de la Motte-Sainte-Heraye, seigneur de Pressy-sur-Oise et de Lansac (sur ce nom, cf. ci-dessus, p. 83, note 4). — Louis de Saint-Gelais fut le premier de sa maison à se faire appeler de Lezignem (Luzignan), du nom de la ville au siège de laquelle son gendre devait trouver une mort glorieuse.
(3) Champigny-le-Sec, dans le Saumurois, aujourd'hui canton de Mirebeau, arrondissement de Poitiers (Vienne), appartenait à la maison de Ferrières. ' ' "•
(l) Mirebeau-en-Poitou, capitale du Mirebalais, aujourd'hui chef-lieu de canton de l'arrondissement de Poitiers (Vienne).
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